Les 24h de Magny-Cours - 4 et 5 juin 2011 - COMPTE-RENDU
2011, la Terre entre en phase de régression, largement prononcée. L'économie foisonne, la culture et les arts disparaissent. Le sens des valeurs est en perdition. Au milieu de ce déclin planétaire, et pour palier à l'absence du Capitaine Flam, la Fun Cup entame sa dixième saison. Dix ! L'essence de tout notre système. 10 ! La base ! X... en gros on se fiche de ce que cela peut représenter mais c'est véritablement l'occasion (comme si nous avions besoin d'une excuse) de faire une grande fête...
En endurance automobile, la référence, la plus grande, la plus belle course du MONDE... ce sont les 24 Heures du Mans (d'ailleurs ne les manquez pas le week-end prochain). Fun Cup + endurance + Magny Cours + 24h + 10 ans... Le calcul était simple : pour fêter dignement cette décennie de folie, il fallait organiser une véritable course d'endurance... une 24h ! Comme les grands ! Quel meilleur jardin pour ce faire que le magique circuit de Magny Cours ? Circuit sur lequel la Fun Cup se produisait pour la 9ème fois (la première année nous n'étions pas assez riches...).
Il n'en fallait pas plus. Alea jacta est !
La Fun Cup courrera à Magny Cours 24 heures sur 24 (nous sommes obligés de faire attention à la dénomination... pour ne pas faire de l'ombre aux plus grands).
"Quelle idée à la con !" me rétorque Christophe S. (normal il est mécanicien...)
Par cette petite sentence, nous en profitons pour leur rendre hommage, et les remercier d'être restés, de ne pas nous avoir envoyé de clefs à molette à la tête ... Ainsi qu'à tous ces gens qui officient dans l'ombre et sans qui la course automobile ne serait pas : officiels, commissaires, techniciens, intermittents du spectacle ...
Nous voici donc partis dans cette grande aventure, et surtout longue aventure. Pour que la fête soit complète nous avions prévu quelques animations afin de combler les temps morts de certains et d'occuper les plus courageux venus soutenir leurs pilotes favoris. J'en convient la plupart de ces animations tournaient autour de... la BOUFFE ! Mais vu le succès, nous pensons qu'effectivement c'est bien l'intérêt premier de la majorité des gens. Crêpes, frites, lomo basque, chorizo basque, jamon basque, bière, entrecôte (5h du mat avec 27 minutes de retard), croissants, hot dog, bière, saucisson basque, béret... Mais nous avions aussi pensé aux enfants, petits, avec des gonflables, plus grands, avec un simulateur Vibreurs tout simplement extraordinaire, babyfoot etc. Des t-shirts collector en cadeau... Du bonheur plein les bras !
Et le petit salon avec finale dames de Roland Garros, finale de Top 14, et le début de la finale hommes ...
On n'aurait presque oublié que l'on venait pour... une course.
Le samedi matin, après une soirée relativement calme (certains ont dit mouvementée car ils n'ont pas l'habitude des autres courses, merci Paulo pour les Saint Jacques mais le Mojito a fait cruellement défaut), le soleil se lève ! Et c'est beau !
Une entame assez matinale, la séance d'essais se déroulant de 9h à 13h. Quatre heures pour démontrer l'essentiel de son talent et peaufiner les derniers réglages pour ce grand marathon automobile. Quatre heures durant lesquelles, chacun a pu prendre la pleine mesure de ce magnifique tracé ; certains s'y sentent manifestement bien avec des chronos très honorables dont le très vite Greg sur la 10 de Feel Race qui signe le meilleur temps en 2'10"456 pour 4,411 km TTC, soit 121,72 km/h de moyenne, pour un pilote de 42 kg (selon Franck E.) pour 1,62 m, soit déjà la vitesse d'un bonne mobylette.
C'est vite !
Juste derrière on retrouve la 911, en flat 6, à seulement 5 millième de seconde derrière ! en 2'10''461, autant dire dans un mouchoir de poche de fourmi. Puis la 141 et la 119 de Eurodatacar. Mais les prétendants sont nombreux, et nous citerons dans l'ordre la 163 de TTM, la 120 de DTCP, avec un équipage discret (sauf Oliv') mais efficace et adepte du Docteur Ulrich, la 121 de A3 Compétition, la 83 de RKM (ex V-Ri-One) etc.
Mais en fait, nous n'avons que faire de ces essais puisqu'il y avait le tirage au sort... c'est aussi ça la Fun Cup.
Tirage favorable à la 216 et la 77. Pour la 77, nous sommes obligés, parce qu'en fait, comprenez nous bien, c'est un peu délicat, vu les rapports entre F.E. et J. R., cela nous contraint beaucoup donc, quand même difficile de faire autrement quand on sait ce que l'on pense. Donc zioup en deuxième place.
Juste derrière la 164 et la 337 n'ont pas à se plaindre, puis la 163 et la 80... mais en fait là encore on s'en fiche car c'est une course de 24h et 24h c'est long (surtout vers la fin...).
Tout est possible.
13h, et vient l'heure du briefing. Superbe comme toujours ! Une augmentation très nette, puisque nous avions royalement 12 personnes sur 200 présentes qui écoutaient... soit 20% de plus que d'habitude. Tout le monde ne peut pas se prévaloir de telles augmentations.
Là dessus, hot dog, et zioup à la sieste.
15h30, tout le monde est en voiture (ou presque). La mise en grille s'opère. 50 voitures rutilantes. Plus de 250 pilotes.
La tension monte. La chaleur est pesante. Il fait lourd. Le temps est à l'orage. Des bêtes volent par milliers. Et comme disait Tata, quand les bêtes volent comme ça, ça va tomber fort. Elle voulait dire qu'il y allait avoir de l'orage, parce que ma Tata c'est une fille de la campagne, alors elle s'y connait, ma Tata.
D'ici là, il fait encore grand beau et chaud (attention contrepètrie).
Les pilotes suffoquent. Anaérobie totale.
Le safety car s'élance pour le tour de formation.
Dans les tribunes la tension est à son comble. Cachez les enfants.
La meute arrive ... et c'est parti pour 24 heures de folie (c'est rien de le dire...).
Le rythme du départ est assourdissant. Intenable pour les pilotes. Intenable pour les voitures. Et pourtant...
La 163 de TTM n'est pas là pour de la figuration. Un mano à mano s'engage avec la 911 de SPI. Roue dans roue. Porte contre porte (mais sans toucher, jamais). Un grand respect mutuel. C'est beau la course auto !
Dans le même tour, et à quelques tours de roues de ces derniers (qui sont premiers), la 119 Eurodatacar 1, la 216 de PVI ASH SW HK01, la 164 de Delorme Automobile, la 133 de A3 Compétition et la 77 de Tetris sont à l'affut.
Les autres prétendants au titre sont nombreux, plus ou moins en embuscade, certains n'arrivant pas à aller assez vite font des embuscades de très loin... mais bon c'est 24h !
La 149 du team DN'S est bien dans le rythme, malgré la présence de Jean Pierre qui n'arrange rien. Mettet pas très bien après...
La 66 du Debard Auto Team from the GT est en émoi. Eric vient se cacher en Fun Cup et sur qui il tombe : Jacky ! Merde ! Du coup sages comme des images. De vrais modèles. Comprenne qui veut, ou qui peut.
La 120 se cache pour le moment, et la 33 de F2R se prépare pour SON podium.
Tout ça après seulement une heure et ce compte-rendu est déjà très très long. Ca va être nécessairement horrible. Mais quelle jubilation de penser à tous les gens qui s'emm... à lire toutes ces conn... écrite par l'autre c... biiiiiiiip !
24h c'est long !
24h c'est bon !
Alors... on fait des crêpes ! Trop bonnes !
Pendant ce temps la bataille fait rage, et Tolstoï continue sa prose.
Aux avants postes la course s'installe en deux petits groupes : 6 voitures en tête, 163, 911, 216, 164, 181 de TTM et 121, et 12 voitures à un tour, 77, 66, 141, 119, 201 d'Orhès, 78 de Car Compétition, 120, 206 de Défi Performance, 133, 33, 149, 226 des Kubik (dont on ne parle pas assez, pas assez rond (le vendredi) !).
Les premiers changements redistribuent un peu les cartes... Il est 18h.
L'huile chauffe... et pas seulement celle des voitures :
18h30 et c'est l'apéro belge... bière frite pour tout le monde !
La lecture s'affine un peu plus... mais nous sommes toujours avant la nuit ! La nuit, the night, die nacht !!!
Là où tout se joue, où tous les couples se font, où la mécanique parle...
Le panneau lumière est présenté. Il est 21h14.
Désormais, nous distinguons de grandes trainées lumineuses, tellement la vitesse est démesurée. On roule dans les temps des essais à chaque tour ou presque. On est en plein sprint depuis déjà plus de cinq heures.
Pour le quinté il fallait jouer le 121, 911, 163, 216, 149, avec un avantage d'un tout petit tour pour les trois premiers.
Chez Protonic on joue en équipe et les 3 voitures sont 37ème, 38ème et 39ème. Que personne ne sorte du rang.
Petits soucis pour la 142 des Opalines qui pointe à la 47ème position, suite à une légère figure au 180°. Ils avaient pourtant éliminé Valentine... mais ça n'a pas suffit.
La 164 de Delorme Automobile, victime d'un accrochage, puis d'une légère panne, se retrouve à une place inhabituelle. La victoire ne sera pas de mise pour cette course.
Et pendant ce temps Toulouse gagne le championnat de France de Toulouse pour la 17ème fois.
Arrive l'heure fatale pour la 133 d'A3 Compétition ; il est 22h, elle file vers le Nurburgring en sortant d'Adélaïde, après Estoril... à Magny Cours. Un truc de fou. Et là en plein pif paf, tête à queue et crac boum, inévitable, direction le bac, un coup dans le zig, un coup dans le zag (c'est le pire) et hop... sur le toit ! Pilote sain de corps, c'est l'essentiel. De toute façon pour l'esprit c'était déjà fichu.
La voiture elle ne s'en remettra pas. Fin de l'histoire pour nos amis. Trop court.
Ce petit incident pour ouvrir la nuit. Les esprit sont calmés. Mais non on rigole ! Il en faut largement plus pour les calmer !!!
La bataille continue de faire rage. Les spécialistes de la nuit sont de sortie. Les relais s'enchainent, se doublent.
Devant un quarté se profile entre la 911, la 121, la 163 et la 216.
Nous pourrions vous parler des 2792 têtes à queue de la nuit, des multiples bacs... mais nous n'avons pas le temps nécessaire et c'est bien dommage !
Les heures passent et vient le moment le plus attendu de tous : l'entrecôte de 5h du mat'.
Mais c'était sans compter le sommeil pesant de votre serviteur. Les entrecôtes sont alors devenues celles de 5h27 du mat'. Les pilotes sont en nombre. La bave aux lèvres. Le couteau entre les dents.
Un vrai régal avec un p'tit coup de La Gaffelière.
Le contenu de cette page nécessite une version plus récente d’Adobe Flash Player.
Le ciel est désormais largement dégagé. Le jour se lève. Le soleil aussi. Chouette !
Les mécaniques sont mises à rudes épreuves. On rappelle à certains notamment qu'il faut de l'eau pour refroidir les moteurs.
On recense 4 abandons à 7h.
Un grand bravo à ceux qui ont lu jusqu'ici. Félicitations ! Pour vous récompenser, messieurs seulement, voici une info dont vous seuls aurez connaissance : le numéro de la chambre de Julia à la Renaissance est le 3.
7h c'est aussi l'heure du petit déjeuner. Croissants, pains au chocolat, pains aux raisins.
La 66 et la 120 font leur bonhomme de chemin et se rapprochent du quarté. Les Ulrichiens !
La 181 de TTM s'accroche. La 83 de RKM est toujours là, à la 7ème position. Leur concept : gagner en faisant le maximum d'erreur. Quel mérite d'être encore en 7ème place. Ils devraient avoir une coupe rien que pour ça
On croise de temps à autre, au hasard du paddock, quelques zombis, les yeux encore plein de sommeil, ou de vide pour certains.
- Salut ça va ?
- Ouaaais pleiiiine foooooorme... ZZZZZZZZZZZZ
Après 16h de course, la 911 et la 163 sont séparées de 5"846.
On roule entre 2'11" et 2'12" à chaque tour. 16 h de sprint déjà. Tiens bon cocotte !
Derrière on a toujours la 121 et la 216, eux aussi réguliers dans l'effort.
On fera une petite mention spéciale pour la 777, Tetris Corporate.
Il est des équipages qui se contentent de bien connaitre la piste, et il en est d'autres qui poussent la perfection en souhaitant connaitre de même le hors piste.
Nous pensons, sans nous tromper, que la 777 connait les prénoms de tous les gravillons du circuit. Et ça c'est sympa !
Dans la 18ème heure de course la 163 de TTM connait un soucis du filtre d'essence. Une petite saleté qui les relègue à la quatrième place. Argh !
Après 20h de course c'est l'heure tant attendue de l'apéro basque avec jamon, lomo, chorizo etc. Razia totale, vu le nombre d'intéressés. Somptueux. Un régal. Une véritable boucherie, comme aurait dit Antoine. C'est l'excellent Jean Lafargue de la Fun Cup 120 qui est notre dealer biarrot. Pour les commandes passez par Julia, sinon allez "Au Dernier Métro" 70 bd de Grenelle Paris 15ème, derrière la Tour Eiffel.
Bref, blurp, revenons à la course.
Ce fut l'heure à laquelle la 66 mit fin, pour une raison encore inconnue, à son embrayage. Et c'est l'abandon, la mort (de la pauvre pièce) dans l'âme.
Ceci fait bien les affaires de la 181 et de la 120. En fait Jean gave les pilotes de charcuterie basque, et en profite sur la piste : c'est laid.
La 149 de DN'S, suite à une panne mécanique, abandonnera sa place parmi les leaders.
Du coup la 83 de RKM, en profite avec la 206 de Défi Performance.
15h sonnent. C'est le début du choc des titans sur terre battue. Nous sommes partagés entre suivre la course ou suivre le match. Rassurez-vous c'est encore une de nos blagues favorites : nous suivons désormais le match.
Dans la dernière heure, pas dans le journal mais sur la piste, la 911 gère la tête de course, la 121 ne lâche rien... sait on jamais. La 216 rôde autour, et la 163 ne peut compenser son retard de filtre.
Les positions ne bougerons plus, telles le lecteur de cet interminable topo d'une première course de légende... et je pèse mes mots. Tous les pilotes présents pourront dire qu'ils étaient là. D'aucuns appellent déjà leurs petits enfants.
On soulignera la performance de la 28 Orhès 1, pointant à la 44ème place après une heure de course, qui termine dans le top 10, à la 9ème place. Superbe remontée aux forceps.
Et chose promise, nous en profitons pour clamer à la vox populi, un message personnel : Les Kubik ont tapé les Tétris. Aïe ça pique !
Le drapeau s'abat donc sur une première course d'anthologie. Les visages se détournent pour écraser une larme. Chacun a vraiment conscience d'avoir participé à une grande aventure. L'émotion est patente et se lit sur tous les visages, pour certains encore plus laids que d'habitude à cause de la fatigue.
C'étaient la première édition de Magny Cours 24h sur 24, et la fin de ce roman fleuve, à la prose approximative, et au français relatif.
Le rideau sur une belle aventure affreusement relatée... fallait être là pour le voir et ainsi ne pas avoir besoin de le lire.
A bon entendeur pour 2012...
Joins us !!!
D'ici là bonnes vacances pour les uns et aux 25h de Spa, autre grande aventure s'il en est, pour les autres.
P.S. : les 24h de Magny c'est 613 tours soit 2 703,943 km, en 112,66 km/h de moyenne, soit Paris - Moscou ...
C'est pas si loin que ça la Russie !