Les 5+7=12 heures du Castellet - 19 et 20 mai 2012 - COMPTE RENDU
Sec et humide à la fois ...
Pour cette quatrième course de la saison 2012, nous avions rendez-vous sur le magnifique circuit du Castellet, le Circuit Paul Ricard.
L’un des plus beaux circuits du monde, de la terre, de l’univers.
Tout y est si beau que, même mal accompagné, on s’y sent bien. Par chance et par bonheur tout le monde est bien accompagné, ou fait comme si, en ces temps où le social prend le dessus. L’un des avantages considérable, et sans comparaison en France, est la proximité immédiate de… la mer !
Un petit verre de Bandol à Bandol, au bord de l’eau, après avoir transpiré comme des bêtes sauvages à bord de ces machines à distribuer du rêve que sont les Fun Cup. Et là si ce n’est pas le bonheur complet, cela y contribue largement. Pour d’autres c’est le plaisir de goûter aux joies de la pisciculture en eau vive. Mais ceux là… on en a pas en Fun Cup.
Le rendez vous pour les meilleurs n’était pas le vendredi soir, mais dès le mercredi soir. Nous sommes largement au delà de la gourmandise. Il a fallu faire des greffes de foie en PVC (pas en PCV) pour quelques uns, mais ceci fera l’objet d’une autre dissertation, et bien sur le secret professionnel nous oblige à ne pas dire qu’ils roulent sur la 140.
Voilà un mois que nous n’avions pas roulé et les retrouvailles furent très chaleureuses ; il n’y a d’ailleurs bien que les retrouvailles qui furent chaleureuses. Le léger vent polaire avait tendance à nous rappeler Dijon, en moins humide, mais qui nous rappelait déjà le sud… du Groenland !
Nous goûtâmes largement cette convivialité, quand nous tombâmes nez à nez avec Madame R. Quelle ne fut pas notre surprise ! Après avoir assisté à cette course de Dijon, qui s’apparentait plus à la retraite de Russie qu’à Bahia Beach ; rivée au rail pour voir les exploits relatifs d’un époux, hérité certainement d’un mariage arrangé par un père vénal aux traditions moyenâgeuses. Nous étions persuadés, pour notre grand malheur, que plus jamais, au grand jamais, nous ne la reverrions. Eh bien si ! Madame R. était là ! Fidèle épouse aveuglée par un amour d’un autre temps. Ce R aurait pu être celui de De Renal.
Mais les épouses étaient venues en nombre ce week-end dans le sillage de Madame R. Fidèles spectatrices et principales supportrices forcées de leurs époux. Ces derniers guettant systématiquement dans leur regard l’admiration sans borne pour leurs exploits sur la piste. Et elles de répondre en souriant avec un rien d’extase, et le maximum de conviction que l’abnégation permet, à leurs sollicitations : « Tu as vu chérie comme j’étais bien ?!? »
Le vendredi soir, les rendez-vous étaient nombreux dans les calanques, mais exclusivement s’il y avait un bon restaurant-bar-ambiance ! Ceci explique largement les absences nombreuses au briefing, que de toute façon personne n’écoute, et surtout pas ceux dont le regard est aussi vitreux que la méduse, ceci résultant d’une surconsommation de magnum ! Pas de glace… mais de rosé !!!
Nous disions donc que le samedi matin ne fut pas simple à gérer pour tout le monde. Début très tôt. Supporter le briefing à 8h30. Tout bonnement inhumain. Avec l’autre grand qui hurle dans le micro. Pitié… Et zoup c’est parti pour une séance d’essais libres qui s’enchaînent directs avec les essais chronos.
La 83 de VriOne affiche tout de suite des prétentions énormes. C’est sans compter sur une gestion hi-tech, que nous verrons plus bas… Les mathématiques servent à quelque chose ! Dites le bien aux enfants…
La 911 de SPI n’est pas venue faire de la figuration et annonce la couleur : el senior Illiano est remonté comme un coucou de pendule comtoise ! La 216 de PVI ASH JLL, la 149 du DNS Racing et la 140 de SPEBI comptent bien eux aussi faire partie de la distribution à l’issue du damier.
Les essais se déroulent presque sous le soleil, et avec presque un peu de chaleur. Le presque est important…. La suite nous prouvera qu’il fallait goûter intensément cet instant.
Les essais qualifs couronnent donc la 83, la 216, la 149, la 140 et la 120 de RKM. Mais comme à l’accoutumée, nous ne nous attarderons pas car c’est le tirage au sort qui fait foi.
La main innocente de Mimi ne devait pas tant l’être car elle a gentiment placé son papa (sur la 120) à la 5ème place. Bonjour la crédibilité…
Pour la pole, Mimi a choisi la 201/666 du Lucifer Team d’Orhès. Avec Monsieur Belloc au volant, elle aurait pu lui donner un handicap plus conséquent…
En deuxième ligne la 216, qui n’avait pas besoin non plus de l’aide de Mimi, et la 219 de TFE, merci pour Paulo.
Courte pause déjeuner, on prend des forces made in Tarte Tropézienne et c’est l’heure du départ.
54 bolides rugissants, comme des Coccinelles, s’élancent sur la plaine du Castellet. La pinède en tremble (ne cherchez pas, il n’y a pas de contre pétrie). Mélangées aux bandes rouges et bleues du circuit, les couleurs flamboyantes des Fun Cup, surtout le rose de la 120 si cher à François, resplendissent au soleil… profitons en de celui-ci !
Départ lancé avec un rythme effréné. Les spectateurs et trices sont médusées sauf certaines épouses tellement en admiration devant les prouesses de leurs maris, qu’elles sont parties faire du shopping… Peut-on réellement les blâmer ?
Le tempo est donné par la 83, la 149, la 164… 30 voitures sont encore dans le même tour au bout d’une heure. On s’accroche !
Changement de pilotes, et ça repart… et ça redistribue les cartes puisqu’ils sont plus que 6 dans le même tour au bout de la deuxième heure : la 83, la 911, la 216, la 120, la 140 et la 164 de Delorme Compétition.
Durant la troisième heure donc, c’est le rebondissement la 83 passe de la première à la 34ème position… On pourrait croire à une stratégie de team visant à décrocher le podium Fun, mais l’explication est plus simple que cela ! Panne sèche ! Deux possibilités seulement : où ils ne remplissent pas le réservoir, ou les pilotes ont une paille dans le réservoir et boivent de l’essence. Antoine et Hervé, élus à l’unanimité gardiens de l’esprit Fun Cup, ont pris la chose avec sourire, comme d’habitude. « Chérie, l’heure de l’apéritif vient d’être avancé… ».
La 216 doit alors résister aux assauts de la 911. Des assauts, des coups de butoir, du rentre dedans…
Au final, pour le quinté il fallait jouer : 911, 216, 120, 140 et la 164, mais il n’y avait rien à gagner.
Les filles des Opalines, au volant de la 42, finissent très contentes de leur nouvelles recrues, et elles auraient même dit qu’elles avaient les meilleurs Gruau sur leur voiture : elles n’auraient pas pu avoir mieux. Y aurait-il un message ? Allez savoir…
Podium pour la 120, composée de notre ami François Bourdin et des frères Tisseau. La joie pouvait se lire sur les visages de ces deux frères. Même eux ont cru à une erreur. Pierre nous a demandé de retarder le podium de deux heures le temps que son épouse finisse son shopping, sinon elle ne le croirait jamais, mais nous n’avons pu accéder à une telle demande…
Pour la 140 de Spebi, relativement très beaucoup habituée à la 4ème place, et en ces temps de social à outrance, nous avons décidé d’improviser un podium à quatre marches pour leur plus grand plaisir. C’est aussi ça la Fun Cup, si tu ne viens pas sur le podium, c’est le podium qui viendra à toi !
20h17 et tout le monde au lit pour être frais dimanche matin.
La météo commence à se dégrader et les prévisions annoncent une pluviométrie hors du commun… ils étaient loin du compte vous lirez plus bas.
Le plus bas, commence tout de suite car dès le réveil, les projections d’apocalypse commencent. Le ciel est noir. Menaçant. Le rédacteur tente de battre le compte rendu le plus long de l’histoire. Très menaçant. Très très menaçant. Les dieux lancent même un avertissement : 7 minutes 34 secondes avant le départ une averse vide littéralement la grille de départ de tous les accompagnants. Des gouttes grosses comme des balles de golf (on est pas très loin de Marseille quand même) tombent sur les têtes bien remplies des funcupiens. Tous courent à grandes enjambées vers l’abris le plus proche. Même Olivier P. aurait couru.
La couleur est annoncée durant deux minutes juste avant le départ fatidique. Wahou !!!
Départ lancé, avec grille inversée par rapport à la veille (mais à l’intérieur des chapeaux seulement), sur sol donc mouillé, mais sans pluie, mais ciel toujours très noir. Au loin, il pleut, et il semblerait qu’il pleuve beaucoup.
Merci aux éléments de s’être déchaînés quelque peu avant le départ, car nous n’avons pas eu d’effet de surprise au volant pour l’arrivée de la pluie. Un départ donc rythmé mais prudent. Sans encombre.
La 83 compte bien ne pas renouveler son exploit de la veille, et la 140 a fait du step toute la nuit…
32 minutes après le départ il se met à pleuvoir. Et là nous comprenons que c’est la fin des interrogations. Maintenant c’est sur, vu la violence des chutes de pluie, on va faire comme a dit l’escargot : « on va en baver ! »
Le classement après devient inintéressant à côté du spectacle offert. Le grand jeu est de se mettre en caméra fixe sur un virage où l’eau s’accumule et de regarder. On appelle cela le Miracle Permanent. Aquaplaning, tête à queue, 360°, 720°, ça c’est pour les moins bons… les meilleurs font jusqu’à 1420° !
Chacun, de ces artistes (environ 64% du plateau), prie pour que celui de derrière soit suffisamment bon, pas beaucoup mais juste assez, pour l’éviter. Les frayeurs, les souvenirs… Pour quelques pilotes, nous les soupçonnons de gourmandise avec jusqu’à quatre têtes à queue par tour !
C’est un vrai festival.
Des rafales de vent jusqu’75 km/h, de la pluie diluvienne avec des gouttes grosses comme des boules de pétanque. Température proches de Dijon, alors que, souvenez vous, elles étaient proches de celles de Vladivostok (celui qui vient à la prochaine course avec la latitude, la longitude, la population et la moyenne des températures en mai, gagne un t-shirt Fun Cup et la bise d’Alban). On pensait Dijon mieux en avril qu’en octobre. Faux. On pensait trouver du soleil dans le sud. Faux. La prochaine fois c’est Magny Cours en décembre ! Il n’y a plus de saison ma pauvre dame.
Comme disait Dominique : « 2012, c’est le bordel ! »
Toujours est il qu’à force de discuter les records tombent ! Et si vous lisez cela c’est que vous êtes arrivés jusqu’ici ; ou là ! Vous n’avez vraiment pas de travail ! Vous n’avez vraiment rien d’autre à faire ! Nous pensions qu’il n’y avait que les Kubik pour faire ça…
RETOURNEZ TRAVAILLER SINON LA PROCHAINE FOIS ON FAIT ENCORE PLUS LONG !!!
La 911 a donné une leçon de pilotage sous la pluie et s’impose naturellement. Le métier a parlé. Puis on trouve la 149 du DNS Racing et la 83 de V Ri 1. Et puis la 216 de PVI ASH JLL (les acronymes seront bientôt interdits en Fun Cup) et la 140 de Spebi.
PTCMBA finit 14ème, et EPRIM BLB SKR 24ème.On se croirait à l’armée (surtout pour PTCMBA…).
Le rideau d’eau tombe sur cette troisième course de la saison 2012. Les os de nos braves pilotes sont gelés. Ils ont pu constaté l’étanchéité parfaite des Fun Cup. Chacun pourra désormais se vanter d’avoir fait son Vietnam du Var, mais la mousson d’Asie au moins c’est de l’eau chaude. Pour l’anecdote le circuit nous a dit que le lundi c’était encore pire… honnêtement, nous ne voyons pas comment cela est possible.
En étant optimiste nous envisageons, vu l’évolution des choses, qu’il y aura de la grêle pour Magny Cours le samedi, un peu de neige la nuit et du brouillard tout le dimanche… Le moral est au beau fixe néanmoins !
Vivement Magny Cours et les 24h sur la piste et les 24h de casse croûte hors piste !!! N’oubliez surtout pas les entrecôtes à 5h du mat’… désormais une tradition !
Un peu de latin pour finir :
Nota bene : l’organisation s’excuse auprès des mécaniciens, déjà éreintés par cette météo éprouvante et cette dure journée, pour le master chef mécanique organisé en fin de course. Cinq moteurs démontés pour contrôle à la fin de la course sous l’œil attentif de notre Paul Bocuse à nous, le grand (pas par la taille) Christian Muratet.
Certains n’arrivant à intégrer que la répression, il faut bien faire office…