Les 10h (3+7) du Val de Vienne - 30 et 31 mai 2015 - COMPTE RENDU
Une valse à 1000 temps ...
C'est avec encore un peu d'humidité que nous rédigeons cette bafouille.
Tout juste rentrés de ces contrées reculées du Vigeant, nous venons vous rendre quelques comptes approximatifs de ce bon week-end.
Pour le troisième rendez-vous de 2015, les Fun Racing Cars investissaient le circuit du Val de Vienne.
Certains avaient choisi de faire l'école buissonnière et, si l'on exclut une météo capricieuse dont ils n'avaient pu avoir connaissance en amont, ils ont eu bien tort. Certes la densité de population est faible. Certes les bovidés sont parfois en surnombre. Certes le taux d'oxygène dans l'air est largement supérieur à la capitale. Certes une sur-oxygénation du cerveau, alors que certains n'en ont déjà pas besoin, n'est pas forcément bonne. Certes la capacité hôtelière est proche du néant (on est peut-être même dans le néant...). Certes le tracé technique de ce beau circuit effraye les champions de la ligne droite. Certes, certes...
Mais nous avons passé un week-end fort sympathique sur ce beau circuit bien à l'abri de son écrin de verdure.
Ce bel écrin qui aurait ravi Arthur (R pas H)...
"Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue."
Vendredi ...
Et effectivement, dès le vendredi soir, certains n'ont pas laissé que le vent baigner leur tête... mais nous y reviendrons.
Dès le vendredi après midi, l'ouverture du bal était donné par des Mitjet 2L rutilantes au nombre de 24.
Ce chiffre laissait présager de belles courses...
Essais qualificatifs d'entrée de jeu pour tout le monde. Pour certains ce fut promenade qualificative... mais l'important comme disait Coluche c'est d'avoir du plaisir (vu toutes les conneries qu'il a dites il doit bien avoir dit celle-ci).
La 999 de TFE marque son territoire, mais il est tout petit. La 97 de Orhès Stéphya Alcyane est à 0,037 seconde derrière et la 71 du DNS Racing à 0,047, soit beaucoup moins de temps qu'il n'en faut pour le taper sur le clavier surtout lorsque la chaleur étouffante d'une vague estivale rend l'air à peu près irrespirable et la moiteur des corps se généralise de la nuque jusqu'au sillon inter-fessier, ralentissant considérablement un cerveau déjà sur la réserve.
La 70 de 4-Race donne encore de la voix depuis la quatrième place mais cela ne va pas durer...
Cette séance est marquée par une succession intempestive de drapeaux jaunes tant le bal des Mitjet est lancé. D'aucuns aiment tant les vaches qu'ils tentent d'en rejoindre les prairies adjacentes. Dis plus clairement, de nombreuses fautes de pilotage remplissent les bacs à gravier de Mitjet 2L.
Ils sont huit dans la même seconde pour cette séance.
La séance prend fin.
Les préparatifs pour la première course se mettent en marche.
Première course de 10.800 secondes.
Ce qui peut paraître peu mais qui est déjà beaucoup surtout quand on a du mal.
Et il y en a.
Qui ont du mal.
Le temps est relatif.
Départ lancé tonitruant de toutes parts.
Les leaders sont déchainés.
Quelques heurts incontrôlés réduisent les espoirs les plus fous.
Notamment chez quasi tous les leaders : la 71, la 999, la 70...
D'autres en profitent largement, à l'image de la 46 de Modena Motors qui s'impose devant la 26 de JRT et la 69 du MT Racing. Cyril S. sur un podium !
Chers tous, ayons une pensée pour Madame S. qui a dû souffrir le martyr au retour de son héros, revivant maintes fois la bataille livrée par son chevalier des temps modernes, supportant durant de longue veillée le moment où il pris le meilleur sur Thierry P. encastré dans le rail, tel Saint Michel terrassant le dragon dans Street Fighter 6...
Bref, Madame S. nous pensons à toi en ces jours sombres de votre couple mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer, le plus dur restant à faire et nous veillerons à ce que cela ne se reproduise pas.
Afin de rendre hommage au grand absent mais petit par la taille, Jérôme D.C., l'organisation avait organisé un barbecue. Pas un barbecue géant mais un barbecue autour d'un thème : on a l'feu amenez vos saucisses. Il y eu donc de nombreuses saucisses et ventrèches, voire les sublimes andouillettes de Gérald R. (sans jeu de mot aucun pour une fois).
Afin d'accompagner dignement celles-ci Charles B. nous aurait sagement conseillé : "Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux."
Du coup nous avons suivi, sans le savoir, son conseil, surtout nos nouveaux p'tits suisses si onctueux, si mignons, qui nous ont littéralement inondé de breuvages fabuleux (tout ça pour que Gérald R. roule moins vite qu'eux... c'est moche !!! Mais ça marche...).
Quelle belle ambiance nous avons eu ! Une bien belle fête pleine de fraternité. Sans abus. Sans excès.
Par chance l'absence d'Olivier P. a permis aux autres de pouvoir manger.
Par chance l'absence de Jean L. a permis aux autres de pouvoir boire.
Au son de l'oiseau de nuit nous avons pu entendre l'ami Gérald R. déclamer Arthur dans un ultime délire : "Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes."
Les héliotropes (genre Heliotropium) sont des plantes appartenant à la famille des Boraginacées, qui doivent leur nom au fait que leurs feuilles se tourneraient vers le soleil. Il en existe environ 250 espèces dans le monde, notamment dans les régions subtropicales. En Europe, on les rencontre surtout en région méditerranéenne. L'espèce la plus répandue est Heliotropium europaeum, l'héliotrope commun ou héliotrope d'Europe.
Nous n'en dirons pas davantage laissant le voile de la nuit retomber sur ces beaux moments de camaraderie.
Lendemain ...
Le lendemain le soleil ne s'est pas trop levé et nous avons pris de fortes pluies plein la tête par intermittence.
Ce qui compliqua les choses pour certains, alors qu'elles étaient déjà fort complexes.
La deuxième grille de départ était donnée par l'ordre d'arrivée de la première course.
Départ sur le sec.
Mais ciel menaçant.
Le rythme est fort élevé et devient insoutenable quand la pluie débarque.
La 46 s'empare des commandes pour tenter le doublé, mais quand elle a doublé, elle se fait refaire la doublure et, à défaut de doubler, se fait refouler dans les profondeurs abyssales du classement. Quel con !
En ce qui concerne la 70, Matthieu V. est dans la course, et dans un acte incontrôlé sa roue pète. Du coup, il n'est plus dans la course. Les plus prudents et sereins misent sur la régularité et la sagesse, attendant que le ménage se fasse devant naturellement. En gros ils sont en embuscade. Les Sioux.
A l'image de la 28 de Yokohama - Norev qui termine première de cette deuxième course, la 71 du DNS qui a ramé pour reprendre son retard, et la 77 de SKR Tetris. Belle course, des gens heureux comme dans la chanson. C'est beau.
Et après ?
On range les Mitjet et on enchaine immédiatement et sans délai avec les Fun Cup venues en petit nombre, 32,
mais avec une qualité exceptionnelle : les meilleurs (pas forcément sur la piste) étaient là !
Lors des essais, la 140 de Spebi affiche un temps qui laisse à penser qu'ils ont trouvé un passage secret sous un rail. Derrière la 199 du Groupe Lemoine est là avec la 261 de DEFI 4 et la 150 d'Allure. La 33 de F2R ferme le quinté. La 219 de TFE est 11ème Polo n'ayant pas envie d'être premier.
Nous sommes toujours intermittents du beau temps.
Nous tirons la grille au sort.
La 199 hérite de la pole, la 275 de Zosh Dirob à ses côtés.
La 165 de PHD Racing et la 145 de PP 81 sur les talons.
Ça risque d'arriver fort par l'arrière comme disait Pascal S.
Départ lancé pour cette première course de trois heures.
Un grand sprint en quelque sorte.
Très rapidement les habitués des bonnes places (comprenez loin du poêle au fond de la classe) s'emparent des commandes.
Ainsi la 261, la 150, la 56 de M3M PVI, la 219 et la 199.
Et où est la 140 pourtant si rapide aux essais, nous direz vous si justement. Dans le premier tour, emporté par une stratégie folle, le Jean-Pierre R. se viande littéralement. Blessé dans son orgueil de mâle turgescent, il repart gros-jean comme devant (et rien à voir avec Romain) ! Il met du gaz ! Encore ! La meute est en vue au Trop Tard, célèbre virage qui porte bien son nom. Il va se refaire c'est certain. Ca c'est vu de derrière... De devant c'est le bordel. Certains ont pensé qu'il était sage d'aller chercher l'extérieur sur la pelouse synthétique... et bien non ça glisse !
Quatre voitures sont en tête à queue !
La meute est sur les freins.
On se croirait Place de l'Étoile.
Chacun pour soi.
Mais revenons à notre JP.
Il accélère. "Je m'en vais leur faire un freinage tardif moi...!" Quand tout à coup les connexions des synapses neuro-neuronales s'effectuent à nouveau. "OH BORDEL !!!" Il freine. Trop tard. Il déboite. Mise sur l'extérieur gauche. Evite une première voiture. Tente de respirer. En vain. Frôle une deuxième. Il souffle. Dans son champ de vision, il ne voit que le latéral d'une autre. Il fait de l'huile. Braque encore à gauche. Tond la pelouse. Broute. Rallye Raid. Il tente un braquage vers la droite pour rejoindre la piste. Désespéré. Met des gaz. Pense contrôler. S'envole une dernière fois dans un dernier cahot... Et l'innocent garçon, échoue lamentablement dans le bac à gravier (qui par chance était là sinon c'était le pré de Marguerite !).
Énorme !
Course perdue !
Pour les autres la course fut extrêmement intéressante, et il s'est produit de grandes choses, de grands faits d'armes, de belles luttes.
Ce fut épique. Vraiment. Mais bon on est quand même mercredi, il est 18h, et nous sommes loin d'avoir fini.
Nous irons donc à l'essentiel : la 261 passe en premier sous le drapeau à damier devant la 56 et la 150.
La 199 et la 219 pour les cinq premiers.
Pour ce samedi la soirée devait être plutôt calme, mais certains sont parvenus à semer le désordre perturbant les vagabondages nocturnes d'un François G. en habits d'Eve s'adonnant à des pratiques que la décence nous interdit ici de révéler. Laissons, là encore, la nuit étendre son voile noir sur ces événements peu glorieux.
Le lendemain le soleil se lève, mais il n'est pas seul, car une myriade de nuages l'accompagnent gaiement. Ce n'est quand même pas pour rien que la région est verte !
On notera à cet instant une prouesse jamais égalée : Franck E. vient de passer deux nuits d'affilées au Val de Vienne et il va bien. Soyez en rassurés. Comme quoi...
Après les magnifiques performances de la veille, les uns se remettent en cause, et les autres remettent les autres en causes... pour cause !
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Aucun rapport avec la course mais juste une envie de partager les Fleurs du grand Charles B. avec vous.
Un peu de poésie dans ce monde de brute.
Cela vous permet de ne pas simplement perdre votre temps à lire des inepties, mais d'en profiter pour vous cultiver (nous nous adressons à une infime partie du plateau dont les neurones sont en jachère). Ainsi Vincent R., gloussant dans son lit à la lecture de ses quelques lignes (car il est bon public nous en convenons) au lieu de prendre soin de son épouse consentante comme jamais, peut justifier ce temps dilapidé par le savoir incommensurable (encore de la relativité) qu'il engrange.
Mais revenons à nos agneaux (sans la douceur).
Pour cette seconde course, la 33 dispose de la pole et laisse une place à la 192 à ses côtés.
La 219 et la 118 de L'Equipe sont sur les talons.
Que les âmes sensibles se rassurent, la 140 a décidé de changer de stratégie.
Que les inquiets se rassurent l'ami Pascal A. a toujours de la gouaille et il en a fait une brillante démonstration sur la grille de départ : du grand Pascal (mais pas le philosophe). Le soleil pointe timidement le bout de ses rayons. Le Leading car s'efface devant la horde sauvage. La 33 a du mal à tenir la tête, la 192 aussi. La 219 a pris un départ canon et caracole en tête avec du grand Polo. Très vite l'air devient irrespirable.
Le rythme est très élevé. On pense immédiatement à tous ces cerveaux qui ne sont plus oxygénés (trop ce n'est pas bien, mais trop peu ce n'est pas bien non plus). On craint le pire. Mais on a tort. Et le tort tue.
Un groupe d'échappés se distingue immédiatement. Parmi eux la 261, 219, 56, 199, 140, 118 et 91 de JRT.
C'est chaud bouillant.
Il convient de souligner à cet instant que ces voitures ne vont plus se lâcher et ce sans aucun safety car de la journée.
L'ensemble de ces voitures sont restées dans un mouchoir de poche.
Stratégies, mathématiques, influence de la lune... tout y passe !
La tension nerveuse monte rapidement. Très vite chez certains. Très très vite chez d'autres.
A perdre la raison... Quelle raison JPR ?
Un grand bravo à tous ceux qui étaient content d'eux lors de cette course.
Pour ceux plus mécontents, rassurez vous il y aura d'autres courses.
En tout cas vous avez tous, ou presque, été formidables : tous les championnats rêvent d'avoir un plateau d'une telle qualité.
Bernie est sur le coup... Pour ceux dont les femmes ne croient pas en leur performance (au volant, pas au lit) nous pouvons vous rédiger une attestation officielle. Ceci dit, elles n'avaient qu'à venir ! Pourquoi elles ne viennent pas au Val de Vienne ? Elles n'aiment les vaches que mortes ?...
Le damier s'abat violemment sur la 261 de DEFI 4, qu'ils sont beaux qu'ils sont forts, et miracle total, impensable, inimaginable, improbable, Allah o akbar, la 140 a résisté jusqu'au bout du bout, deuxième (2ème fois en deux courses... ils vont prendre la grosse tête en plus de la grande gueule), la 199 est troisième devant la 56 et la 219 qui s'en sort bien, et la 91 sixième.
Pour les autres merci de faire comme moi et de vous référer au classement général de la course.
En gros vous l'aurez compris nous étions comme chez Laurette : c'était bien c'était chouette !
Un petit dernier pour la fin et on se retrouve à Magny-Cours pour un week-end de folie...
The place to be !
Oraison du soir
Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.
Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon cœur triste est comme un aubier
Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.
Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :
Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.